Captain poubelle
Capitaine poubelle…
La dernière fois je venais d’arriver. J’étais sur le point de partir à Kangirsuk puis à Quaqtaq, deux communautés beaucoup plus petite que Kuujjuaq, pas mal plus au nord pour aller visiter mes deux collègues dans leur Dump respectives. Alors j’en suis revenu figurez-vous et j’avoue ne pas avoir donner beaucoup de nouvelles depuis. Le temps file à une vitesse…alors je résumerai cette épisode pour passé au prochain c'est-à-dire au présent (hum ! ). Donc décollage retardé a cause du mauvais temps et avec un appareil beaucoup plus petit vue que tout les passagers se sont pas mal désister. Un petit avion à hélices pour aller dans le grand nord…classique ! L’avantage des petits avions c’est la vue. Wow ! Du blanc à perte de vue et la courbure de la terre en bonus. Arrivé à Kangirsuk, atterrissage avec vue sur la Dump…y’a du boulot ici ! Visite des lieux, rencontre avec le maire qui rêve de changer de job et de travailler dans les mines. Dégustation (en fait une orgie sans aucune classe) de l’Artic Char (l’Omble Chevalier) un des poissons les plus raffiné et recherché dans le sud. Ici on s’en nourrie chaque jour. Exquis. Participation à un conseil municipal, j’expose l’importance de prendre des mesures pour les dépotoirs et les déchets dangereux. On discute des travaux que l’on pourrait entreprendre cet été. Le maire traduit en inuktitut aux Elders ( Aînés ) qui siége sur le conseil et qui ne parle pas Anglais. Je pense à mes grands parents qui ont connu une légère transition vers la modernité occidentale et qui pourtant sont larguée des qu’on leur parle d’informatique. En comparaison, difficile d’imaginer le décalage que les aînées inuit doivent vivre. Dans les années 50 les gens naissait encore dans des Igloos ici. En 70 ans on est passé de la vie nomade traditionnelle au modernisme actuel. Un accéléré spatio-temporel, un retour vers le futur pas aussi le fun que dans le film…car l’adaptation sous pression au « modernisme » en a larguée plus d’un. Les écarts générationnels se mesurent avec des bottes de sept lieux. Enfin le maire comprend vite les enjeux environnementaux, lors d’une ballade avec lui dans un cadre enchanteur de grandeur et de nature sauvage il ramasse deux cannettes de bière jetées dans cette virginité tout en continuant de parler environnement avec moi. Je ne réagis pas. Il les jettera cent mètre plus loin, le plus naturellement possible avant de remonter dans sa voiture avec moi. Merci monsieur le maire de votre compréhension. Mais ne jugeons pas trop vite, Kangirsuk est la communauté qui progresse le plus au niveau des dépotoirs actuellement. Grâce notamment à l’engagement et de la volonté du manager municipal, Etua qui à vraiment toute ma sympathie.
A Quaqtaq le paysage est encore plus époustouflant. Ici pas de nuit. Au loin le détroit d’Hudson..les gens sont vraiment sympathique …sauf le maire pour mon plus grand plaisir. Alors lui il s’en fou carrément de la gestion de sa dump, sa se voit tout de suite. De toute la période ou j’ai été avec lui ce qu’il aura retenu c’est la chanson de Bob Marley « Get up stand up » qui jouait sur le lecteur Cd de la voiture qui nous baladait.
Il a même copié le Cd et fait joué toute la journée dans la Mairie. Il faut dire que c’est un musicien et comme il a le sens de la politique il m’a confié « cette chanson ce sera celle que j’utiliserais pour les prochaines élections »…j’ai compris qu’il serait sûrement réélu et que les travaux prendrais du temps avant de commencer dans le dépotoir de Quaqtaq. J’ai passé un agréable séjour dans cette communauté….et se fut le retour à Kuujjuaq (je passe un milliard d’anecdote et de fait vécu, vous pourrez me poser des questions comme cela).
Au long des ces séjours dans les communautés ont rencontre plein de gens qui comme nous se déplacent pour aller travailler sur place. En fait j’ai croisé plein de collègue du KRG et ainsi fait de merveilleuse rencontre. Les gens sont inévitablement sympathique et authentique belle surprise pour moi ! On se rend compte que tout le monde connaît un tel ou une telle dans chaque communauté….que c’est très petit finalement le Nunavik, qu’il y a toujours une histoire à raconté, des nouvelles à prendre et à apprendre.
Bon au prochain épisode ce sera Kuujjuaq, les parties endiablées de soccer avec les gamins deux fois par semaines sur les terrains vagues (vraiment le sport le plus populaire sur la planète), mes déboires avec ma dump et le manque d’appui de la municipalité de Kuujjuaq, mon expérience avec le sens du mot « travail » chez mes employés Inuites, les aventures d’une excavatrice sans opérateur dans une dump, des déchets domestiques qui explosent dans le dépotoir, la réponse aux questions « comment consoler 500 barrils remplis de fuel et d’huile usagée oublié depuis plus de 25 ans en plein milieu du village ? » , « comment occupé vos ados cet été à la dump ? » et « comment battre tout le monde au babyfoot dans le grand nord ? »
Mais aussi le vélo et sa lutte contre les quatre roues dans la toundra, la crise automobile à Kuujjuaq, la fête du Québec à Kuujjuaq, la fête du Canada à Kuujjuaq, ce qu’il y a de l’autre coté de la rivière, le camping très sauvage, la pêche à la truite et au saumon pour économiser sur la bouffe ….vive le graand Nord
C’est un rendez vous !
Captain poubelle.
